La discussion du sujet du 11.11.2013, Faut-il toujours dire la vérité ?

Chers-es amis-es, chers-es philosophes,
Notre sujet du 11.11.2013 : Faut-il toujours dire la vérité ?
La réponse de Kant :
Soit, par exemple, la question suivante : ne puis-je pas, si je suis dans l'embarras, faire une promesse avec l'intention de ne pas la tenir ? Je distingue ici deux situations morales : demande-t-on s'il est prudent ou s'il est conforme au devoir de faire une fausse promesse ?
A la vérité, je vois bien qu’il ne suffit pas seulement de me tirer d'un embarras, il me faut également considérer si ce mensonge ne va pas conduire à un désagrément encore plus grand que tous ceux dont je me délivre à l'instant ? Et comme, en dépit de ma prétendue finesse, les conséquences ne sont pas aisées à prévoir (par exemple, la perte de la confiance d'autrui peut m'être bien plus préjudiciable que le mal que je songe à éviter), n’est-il pas plus sage d’agir selon la maxime universelle : ne jamais rien promettre qu'avec l'intention de le tenir ? Certes une telle maxime n'en est pas moins fondée sur un calcul d’intérêts. Or c'est pourtant tout autre chose que d'être sincère par devoir, et de l'être par crainte des conséquences désavantageuses.
Kant nous propose un exemple :
Un maître donne l’ordre à son domestique de répondre, si on le demandait, qu’il n’est pas à la maison. Or, la police cherche le maitre en question, le domestique suit la consigne et répond que son maître n’est pas là.
Il advient cependant que son maître sort, commet un grand crime, lequel, en fait, aurait été empêché par la police si le domestique avait dit la vérité.
Selon les principes de l’éthique, demande Kant : sur qui retombe ici la faute ? A n’en pas douter, sur le domestique également qui, par le mensonge, a enfreint un devoir envers lui-même : sa propre conscience doit lui reprocher les conséquences.
On trouvera le texte original (il s'agit ici d'un résumé perso) et la réponse à Kant de Benjamin Constant sur le blog Philosophia.
- Je raconte l’histoire du Père Noël à mes enfants, et je ne considère pas pour autant que je leur mens, et donc finalement, n’y-a-t-il pas autant de contextes que de vérités ? Ce qui conduit à pouvoir dire une chose et son contraire sans se contredire. (Rire de l’audience)
- Ce qui conduit à poser la question : le mythe pourrait-il être un mensonge ? Je penserai que le mythe qui veut se faire passer pour réel est mensonger.
- La question peut être alors : n’y-a-t-il pas que des mythes ?
- La Vérité (avec un grand V) est-elle un mythe ?
- Dans l’exemple du serviteur et du maître, il y a le mythe du serviteur qui obéit à son maitre (et donc ne lui ment pas), et à côté de cela, il y a le mythe de l’ordre public (la police). Chacun s'estime dans la vérité.
- Le mensonge est-il alors un rapport à la fidélité (loyauté envers les personnes) plutôt qu’un rapport aux faits ?
- Kant estime que l’homme doit s’efforcer à être bon, et donc dans la vérité. Mais la vérité est-elle toujours morale et bonne ?
- etc.
Pour les réactions rapides, répondez ci-dessus.
Pour des réponses plus sélectives, préférez le forum.
Ici même dans l'onglet "Discussion" que l'on trouve sur la page de votre café philo, puis dans le forum.
Choisissez l'onglet "Discussion" pour les réponses rapides, choisissez le forum pour des réponses plus élaborées et pour citer votre interlocuteur.
Dans le forum, vous pouvez "corriger" ou "reformuler" votre réponse après l'avoir postée.
Ce n'est pas le cas dans la discussion où vous disposez de 15mn pour corriger votre texte après l'avoir posté.
http://beta.cafesphilo.org/le-forum-des-cafes-philo/le-cafe-philo-d-annemasse.html